Vivre avec un trouble de personnalité limite (TPL)
Je suis là, assise par terre, mon pc portable sur les genoux, en train d'écouter Jours Etranges, et je repense à ce que m'a dit le psy: "vous n'avez pas les capacités pour gérer vos émotions".
J'ai donc cherché sur internet s'il y avait des trucs, thérapies ou exercices pour acquérir cela.
Malheureusement je n'ai rien trouvé... car normalement ça s'apprend naturellement quand on est enfant, sauf s'il y a un "bug" pour une raison ou une autre. Après c'est trop tard, il faut "juste" apprendre à vivre avec.
Mais je suis tombée sur un article intéressant sur le TPL (ben oui, car TPL = incapacité à gérer ses émotions). Donc je vous met quelques morceaux choisis, qui aideront peut être des proches de borderlines à mieux comprendre ce trouble.
VIVRE AVEC UN TPL
Un jour ou l’autre, nous avons tous ressenti une
bouffée de colère, un moment de déprime ou d’angoisse dans une
situation donnée. Dans pareilles situations, notre mécanisme de
régulation des émotions intervient pour les garder sous contrôle. Sauf
que pour les personnes atteintes d’une maladie mentale bien
particulière, le trouble de la personnalité limite, aussi appelé la
personnalité borderline, ce mécanisme est déficient. Les émotions
prennent alors toute la place dans leur vie avec une telle intensité
que, pour elle et les proches, la vie devient un véritable cauchemar.
Entre 1 % et 3 % de la population en souffrirait, avance le professeur à
la retraite à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et
psychiatre Pierre Doucet, reconnaissant au passage que cette maladie
n’est connue que depuis une cinquantaine d’années seulement.
Comprendre la maladie
Comme son nom l’indique, le trouble de la personnalité
limite est une maladie mentale située à cheval entre la névrose et la
psychose, qui touche davantage les hommes que les femmes. Les
manifestations de la névrose sont liées à l’angoisse, aux phobies, aux
obsessions et aux maux imaginaires. Alors que les symptômes de la
psychose touchent surtout à la perception de la réalité et se traduit
par des problèmes relationnels importants.
L’un de nos témoins cette semaine, Robert Labrosse, connaît bien le
trouble de la personnalité limite. Il a accepté de nous expliquer la
maladie et ses souffrances.
L’apparition des premiers symptômes
« Dès que j’ai commencé l’école, je me suis senti
comme un chien dans un jeu de quilles. Je craignais beaucoup de
m’intégrer dans le monde en société, j’avais peur des jeunes, des
professeurs, bref, de l’inconnu. J’avais un sentiment de vulnérabilité,
je ne me sentais pas prêt à affronter ce monde-là! »
Si les premiers signes de la maladie arrivent très tôt
dans la vie, les manifestations les plus franches apparaîtraient plutôt
à l’adolescence. Selon le Dr Pierre Doucet, cette période correspond à
l’arrivée des premières grandes responsabilités de la vie où la demande
émotionnelle est très forte
Pour Robert Labrosse, ces difficultés se sont aggravées avec les
années. Elles ont fait place aux crises et aux comportements déviants
comme des accès de colère, l’infidélité et, surtout, l’accumulation des
échecs professionnels. « Dès que je me sentais menacé ou pris dans un
conflit, je ne réfléchissais pas et démissionnais. Je voulais fuir. »
Alors très vite s’installe un cercle vicieux.
« Ce dont ces personnes ont le plus peur, c’est d’être rejetées, de se
révéler, ou d’être traitées comme étant intrinsèquement inadéquates,
voire repoussantes pour les autres. Elles adopteront des comportements
pour se protéger qui, malheureusement, vont justement créer le rejet. »
Rongé de l’intérieur
Les personnes malades sont mal outillées pour
affronter leur cascade d’émotions. À un moment donné, la pression
devient trop forte. Les souffrances intérieures très intenses et
difficiles à supporter comme le sentiment de se sentir rejeté, d’être
inadéquat et de vivre constamment avec l’angoisse finissent par
exploser.
Notre deuxième témoin, Rosalie Landry, a accepté de
partager son expérience et de nous aider à comprendre comment vivre
avec la maladie.
« J’ai toujours eu de la difficulté à entrer en
contact avec les autres, se rappelle-t-elle. Je me suis toujours sentie
inadéquate et coupable de ne pas être une personne ‘correcte’. Toutes
ces émotions la rongeaient intérieurement. Elle se sentait impuissante
à les exprimer et à évacuer ce mal intérieur.
« Quand quelqu’un me regardait de travers, j’avais l’impression d’être jugée, d’être rabaissée."
À 22 ans, Rosalie décide de s’enlever la vie en avalant une bouteille
complète d’Aspirine. La tentative échoue.
Une maladie encore méconnue
Les tentatives de suicide sont fréquentes chez les
personnes souffrantes. L’autodestruction est l’une des manifestations
caractéristiques du trouble de la personnalité limite. Selon le Dr
Pierre Doucet, il faut interpréter ces signes comme des appels à
l’aide, une manière extrême d’exprimer des sentiments intérieurs
devenus insupportables. Et trop souvent, ce cri de douleur ne trouve
pas écho chez les psychologues et les psychiatres, qui arrivent
difficilement à poser le bon diagnostic. En fait, les spécialistes
confondent fréquemment le trouble de la personnalité limite avec le
trouble bipolaire.
« Même entre les spécialistes, ça nous a pris presque 30 ans à nous
entendre sur la définition même de l’état limite, explique Pierre
Doucet. Les symptômes varient selon les cas : certains sont plus
névrotiques, d’autres plus psychotiques. Ces variations peuvent
apparaître dans un même cas! Je me rappelle un conseil qui nous avait
été donné un jour : quand le diagnostic change tout le temps, pensez
aux troubles de la personnalité limite. »
Robert Labrosse peut témoigner des difficultés à trouver le bon
diagnostic. Tout au long de sa vie, il a rencontré des psychologues,
des psychiatres, visité des centres de crises et les urgences des
hôpitaux, où il a essuyé des mauvais diagnostics et, à certaines
occasions, des refus de traitement. « Robert, pas encore toi ici! »,
s’est-il déjà fait dire, à son énième visite aux urgences. Après 14
tentatives de suicide, Robert Labrosse se sentait épuisé et considérait
toujours la mort comme la solution finale. Jusqu’au moment où, en 1996,
le bon diagnostic tombe enfin : trouble de la personnalité limite. À ce
moment-là, la frustration créée par l’isolement laissait la place à
l’espoir de pouvoir enfin guérir.
Le bon diagnostic : la lumière au bout du tunnel
Selon la spécialiste Monique Bessette, on a développé depuis 30 ans des
thérapies adaptées au trouble de la personnalité limite, dont
l’efficacité a été démontrée scientifiquement. « Des psychothérapies
appuyées solidement par des théories scientifiques ont été développées
et sont vraiment efficaces », affirme-t-elle.
Oui, mais lesquelles??
Voilà, rien de bien éclairant pour moi, mais peut être que ça aidera certains à comprendre mieux cette maladie.
Sur ce, bonne nuit! ^^