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Borderline, au bord du gouffre
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Borderline, au bord du gouffre
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Borderline, au bord du gouffre
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17 juillet 2008

Psychanalysée

J'ai lu pas mal de choses sur les relations psys-patients...

Pour ma part, je suis suivie par 2 personnes: Un infirmier spécialisé en psychiatrie, que je vois depuis plusieurs mois à l'hopital, et un psychiatre que je ne vois que depuis quelques semaines.

Et justement, j'ai une relation particulière avec l'infirmier-psy, lui-même m'en a parlé il y a peu de temps. Il m'a confié qu'il n'avait pas un rapport avec moi comme avec ses autres patients, mais qu'il avait plutôt une relation paternaliste, qu'il avait envie de me protéger, que je l'avais vraiment touché. Une sorte de fusionnalité s'est créée, les entretiens qui normalement doivent durer 1/2h à 45 min durent souvent le double, et parfois on a des crises de fou rires. Bref, il y a une certaine complicité et j'aime ces entretiens.
Du coup, et c'est ça le négatif, je n'ose pas lui parler de certaines choses, de peur de le décevoir.
Parfois aussi je lui mens pour lui faire plaisir, et je sais que ce n'est pas bien, mais j'ai peur qu'il soit déçu ou attristé à cause de moi. En gros, il a perdu son rôle de psy avec moi. Mais j'ai besoin de le voir, c'est un appui, un repère dans mon brouillard.

J'ai vu que je ne pouvais pas avancer efficacement dans cette thérapie particulière, donc j'ai pris un autre psychiatre en parallèle. A lui, je lui dis les choses que je n'arrive pas à dire à l'autre, ça me permet donc d'avancer un petit peu. Le hic, c'est que je ne le vois que 25 min tous les 15 jours, pas assez à mon gout pour pouvoir vraiment progresser, une goutte d'eau dans la mer.

Alors là je ne sais plus trop quoi faire...

Je sais qu'il me reste pas mal de choses à extérioriser, que je dois apprendre à me gérer, et à ce rythme, j'y suis encore dans 20 ans... mais je ne sais pas combien de temps je tiendrais comme ça, je suis tellement "sur le fil", tellement labile.
Encore, je serais tout le temps très déprimée, je serais au moins la direction à prendre: remonter. Mais là, c'est les montagnes russes plusieurs fois dans la même journée, un genre de trouble bipolaire en très accéléré, donc je me perds en moi même. Parfois j'ai des comportements inconscients, potentiellement dangereux pour moi, et je m'en contrefiche car je ne compte pas, et quelques temps après, je vais réaliser, et me désapprouver totalement. Bref, le jour et la nuit, je suis perdue, je ne sais plus où m'orienter pour que ça cesse.
Comme si j'avais 2 personnes en moi: une personnalité noire, déprimée, solitaire, suicidaire, dangereuse pour elle même, et une douce, gentille, serviable, qui aime aider les autres, qui a besoin des autres et qui se met à leur service. En exagéré, c'est à peut près ça...
Et c'est dur à vivre, c'est dur de se dire: je ne suis pas normale, je ressemble à tout le monde mais je ne suis pas comme tout le monde, et personne ne voit et ne comprend ma souffrance. La société me demande d'en faire autant que les autres alors que rien que le fait de vivre est un combat. Voilà, en gros c'est ça, et je ne vois pas d'issue, j'ai peu d'espoir pour l'avenir. Pourtant, je ne manque pas de volonté, je fais tout pour, je consulte, j'ai testé des traitements, je fais du théatre thérapie (dur pour une fille réservée), je travaille depuis peu pour essayer de m'intégrer à ce monde bizarre...etc, je fais tout pour, et pourtant je stagne, et je reste sans grand espoir...

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