Journée sombre...

La journée avait banalement commencé, jusqu'à 14h je suis au travail (ben oui le dimanche et les jours fériés aussi, maintenant mon jour de repos c'est le vendredi), je tiens bien le coup, je souris, je fais semblant que tout va bien; faire semblant devant les autres, j'ai l'habitude... Au moins comme ça je n'embête personne, je ne me fais pas remarquer, je limite mes contacts au minimum, tout en restant polie et souriante. Je passe pour une fille timide et réservée, et ça m'arrange. Ce n'est pas que je n'aime pas parler avec les autres, non, du tout, c'est que j'ai toujours peur qu'on découvre qui je suis, et qu'on me juge, qu'on me colle une étiquette, qu'on me fuis.

Ensuite je rentre, ... et je m'écoule. Tout me pèse ces temps-ci, même des choses réglées depuis longtemps remontent. Je me sens envahi par les émotions négatives, comme si toute la détresse des opprimés choisissait mon cœur pour s'épandre.
Et rien à faire contre ça...rien
J'ai été tenté par les comportements auto-destructeurs que j'adopte parfois dans le but de reprendre le pouvoir sur ça, la douleur fait réagir la raison, mais j'ai bien résisté, je n'ai pas cédé.
Du coup, c'est long, et à l'heure où j'écris, même si ça va un peu mieux, c'est loin d'être encore ça. Du coup je ne sais pas si je résisterais encore bien longtemps, ça soulage tellement vite et bien aussi... Pourquoi toutes les choses qui sont bonnes, qui font du bien, ont toutes un côté négatif, une part de "mauvais"? La vie est mal faite, la vie est c°n! Les meilleures choses dans la vie, se sont des choses qui font du mal, qui font grossir, donnent du cholestérol ou du diabète, des choses qui brisent les couples, des choses qui rendent addictif ou drogué (non rassurez-vous, je ne me drogue pas :p), ce sont des choses qui finissent par nous perdre. Pourquoi ce n'est pas l'inverse??? Ce serait tellement plus simple! Mais bon, oublions ça, ça ne sert à rien de se poser ces questions existentielles, puisque personne à part "dieu qui dort" ne pourrait y répondre.

J'en ai marre, marre de ne rien contrôler, la destruction m'appelle, j'ai envie de tout envoyer en l'air, de partir loin, fuir tout et tout le monde, j'ai envie de vivre à 1000 à l'heure pour réussir à semer tout ça, que ça ne me rattrape plus, plus jamais. J'ai envie de me noyer, me noyer pour me sentir exister, ou de tomber dans les pommes, au moins là je serais apaisée.

J'ai envie de hurler, mais si j'arrivais à hurler toute ma détresse, j'ai peur que mes oreilles ne puissent pas le supporter.
Et là encore, je fais semblant, je souffre en silence, calme en apparence alors que à l'intérieur de moi j'ai mes entrailles qui se déchirent, mon cœur qui hurle, mon cerveau qui se liquéfie...
Bref, à l'intérieur de moi, ce n'est plus moi, mais un monstre qui hurle. Ca me fait peur, oui, ma plus grande peur, c'est moi et ce que je deviens parfois. Pour l'instant je contrôle tout ça en partie, ça ne sort pas de moi... mais j'ai peur un jour de perdre ce contrôle apparent. J'en ai déjà parlé aux psys, pour eux je vais m'en sortir et ça n'arrivera pas... mais j'ai PEUR de ça!!!

Voilà, encore un après-midi de dysphorie, passé à lutter contre l'inéluctable. Une journée de perdue quoi... on n'est plus à une journée près.

Si maman si
Si maman si
Maman si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si maman si
Mon avenir reste gris
Et mon cœur aussi
(de Michel Berger)