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Borderline, au bord du gouffre
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Borderline, au bord du gouffre
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Borderline, au bord du gouffre
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8 juillet 2008

Diagnostiquée borderline

Je n'allais pas bien, il y avait quelque chose en moi qui clochait je le sentais bien! Je ne me sentais pas "normale", et je culpabilisais beaucoup de ne pas l'être. Je voulais savoir ce que j'avais. Un premier psychiatre m'avait dit que j'étais agoraphobe et phobique sociale, ce qui est en partie vrai aussi, bon maintenant je suis presque débarrassée de l'agoraphobie, c'est déjà ça...
J'ai donc fait des recherches sur ces troubles, et oui, je m'y retrouvais dedans, mais ça ne me définissait pas assez... Ces troubles ne sont que des phobies, des phobies certes handicapantes, mais que des phobies.
Moi j'avais des choses en  plus, et je me posais 1000 et une questions: pourquoi j'ai parfois besoin de me faire mal pour aller mieux? Je suis folle? Je suis une maso ou quoi? Pourquoi parfois je peux tout supporter et jouer à merveille le rôle de quelqu'un de fort, et pourquoi quelques heures après je vais être incapable de retenir mes larmes? Pourquoi je suis pas comme tout le monde? Pourquoi je n'arrive pas à garder un emploi (je fini toujours par le quitter quand je me sens à bout de forces) Pourquoi je vais mal??? MAIS QU'EST CE QUE J'AI ???

A l'hôpital psy, quand je suis entrée, j'ai demandé, on m'a dit, après m'avoir posé une panoplie de questions: "état anxio-dépressif grave". Réponse un peu vague, mais ça me convenait...

Et puis toujours pendant l'hospitalisation, l'infirmier qui suivait mon évolution depuis plusieurs mois au CMP (centre medico-psychologique) de ma ville passait me voir. On discutait, et il était épaté, ou plutôt surpris par ma capacité à sourire quand je parlais de mon père qui me mettait la tête dans la cuvette, de ma capacité à faire semblant de ne ressentir aucunes émotions alors qu'à l'intérieur de moi je hurlais de douleur. Ma carapace quoi, ma carapace que je peux réussir à garder quelques heures, mais qui fini toujours par exploser quand je suis seule... (voilà pourquoi j'ai souvent besoin de solitude...)
Alors il allait discuter avec la psychiatre de l'hp. Lui me connaissait plus qu'elle, alors surement qu'il a du lui parler un peu plus de ce qu'il savait sur moi.

Je suis restée 3 semaines hospitalisée, c'était en mars. Je n'ai pas vu le temps passer, sous les traitement de chien qu'on devait prendre (6 xanax + du seroplex + un somnifère), je dormais quasiment toute la journée, et quand je ne dormais pas, généralement je pleurais. Bref, un espèce de zombie. Et puis quand j'avais de la visite, je ne pleurais plus, je souriais et je disais que non tout allait bien, que c'était juste un coup de fatigue. Je mentais quoi, je mentais pour me protéger, de peur qu'on ne me comprenne pas, qu'on me donne des conseils du genre: "il faut que tu te battes, met y de la bonne volonté!" (tu crois que c'est ce que je ne fais pas déjà? Je me bats pour rester en vie patate!), conseils qui ne font que de me culpabiliser et de m'enfoncer encore plus. Bref, les apparences sont trompeuses et moi j'arrivais à cacher en partie mon vrai moi.

Et puis un jour la psychiatre a vu mes bras, mes bras pleins de cicatrices. Je lui avais dit aussi pour la boulimie. Pour l'automutilation, je n'en parlais pas, j'avais trop honte de ce coté de moi qui ne me ressemble pas, que je ne comprenais pas. La boulimie on en entend plus parler, donc j'en parlais plus facilement au corps médical. Et quand la fin de mon séjour approchait, j'ai commencé à entendre dans son discours le mot "état limite". Je ne me suis pas posé plus de questions.

Puis, de retour chez moi, 1 bon mois le temps de récupérer, le temps de diminuer les doses puis d'arrêter totalement toutes ces drogues, j'ai cherché sur le net. Je suis tombée sur le site de l'aapel, j'ai fais les questionnaires, je me reconnaissais vraiment bien dans pas mal de choses. J'étais contente, je pouvais enfin savoir ce que j'avais. J'ai essayé d'en parler avec l'infirmier, mais il ne voulait pas trop, il disait qu'il préférait toujours rester prudent avec les diagnostics, étant donné qu'il n'est pas médecin.
Et puis j'ai été voir un nouveau psychiatre. 1ère consultation: une batterie de questions très détaillée.
A la fin je lui demande: "excusez moi mais j'ai vraiment besoin de savoir, de mettre un nom sur ce dont je souffre." Et voici sa réponse: "Vous avez les caractéristiques de l'état limite et aussi des troubles névrotiques."

A y est, j'avais ma confirmation, j'étais diagnostiquée borderline. Ca m'a fait du bien d'y mettre un nom. Maintenant quand ça ne va vraiment pas, au lieu de me demander ce qu'il m'arrive, de pourquoi je suis comme ça, de si je suis folle, et d'angoisser encore plus, et bien je sais que c'est mon trouble qui se manifeste. Certes, je souffre toujours autant, mais au moins je sais de quoi...

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