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Borderline, au bord du gouffre
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Borderline, au bord du gouffre
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Borderline, au bord du gouffre
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6 juillet 2008

Blasée

Je suis inspirée aujourd'hui, inspirée pour écrire une lettre d'adieux. Non, surement que je ne passerais pas à l'acte, mais peut être que de passer à l'acte dans l'écriture m'aidera... enfin je ne me fais pas d'illusions.

Il y a des gens qui ont peur de la mort, et des gens qui ont peur de la vie.
Il y a des gens qui ont l'impression de n'avoir pas vécu, et moi j'ai l'impression d'avoir trop vécu.

Oui je n'ai que 23 ans, oui certains diront que j'ai encore toute la vie devant moi. Non il ne faut pas vivre dans son passé, mais je ne pourrais pas le supporter si mon avenir ressemble à ce que j'ai vécu jusqu'alors.
Non je ne pourrais pas, je ne tiendrais pas. Je ne suis pas défaitiste, juste réaliste, je le sais et c'est tout.
Et je ne vois pas d'issus, pas de solutions... Je déteste ma vie, je déteste la vie.
on ne demande pas pour naitre, alors, on pourrait au moins avoir le droit de mourir quand on le souhaite, non? Non je n'ai même pas ce droit, car si je prenais ce droit, on dirait que je suis une lâche, une égoïste, que je n'ai pas pensé à mon fils, à ma famille, mes amis
Mais non en fait, à ceux qui pensent ça, je dis que vous vous trompez: je pense à mon fils, tant qu'il est petit, il grandira sans souvenirs de moi, se sera donc plus facile pour lui, et je ne veux pas qu'il grandisse à mes côtés, aux côtés d'une "malade mentale" qui s'autodétruit à petit feu. Ma famille? Je suis le reliquat de la famille, un genre de tâche, et c'est bien de faire partir les tâches. Mes amis? Ils se limitent au net, j'aurais aimé les rencontrer mais ça ne s'est jamais fait, je ne suis donc qu'une personne virtuelle, ils m'oublieraient vite.

Paradoxalement je peux supporter beaucoup de choses et un rien me détruit. Quand j'ai un gros coup dur, je résiste, je tiens bon. Quand tout va bien, je m'écroule, je tiens plus debout, je rampe et je vomis ma douleur.

Là je ne sais pas, j'en peux plus, je m'épuise à ne pas faire grand chose, je me sens mal, j'ai envie de hurler et de m'assommer... Tiens peut être que se serait un soulagement temporaire de s'assommer... prendre son élan, s'écraser contre un mur, non? Non ça sert à rien tout ça, j'ai déjà essayer des trucs du genre, s'ouvrir les veines ça se voit, on est catalogué, et puis ça soulage que quelques minutes... La boulimie? Je viens une nouvelle fois de l'expérimenter, ça sert à rien non plus, tout ce que ça fait c'est me brûler la gorge.
Quoi d'autre alors, quoi d'autre pour trouver un soulagement? La drogue? Des fois j'y pense, mais quel exemple pour mon fils... déjà que je ne suis pas exemplaire, si j'étais une droguée, ce serait pire...

En gros je ne sais pas, je ne vois rien, pas de solutions, rien auquel je ne puisse me raccrocher...

Sincèrement j'aimerais m'en sortir, vivre comme tout le monde, mais ça ne veut pas...

Peut être qu'en fait je suis déjà morte, et que là je suis en enfer. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue...

Oui j'ai vraiment l'impression d'être "rassasiée de jours", comme le dit la bible de ceux qui sont morts très vieux. J'ai tout expérimenté, j'ai connu pas mal de choses le deuil dès la naissance (ma jumelle), la violence de mon père, l'univers sectaire, de multiples relations, la trahison, la tromperie, l'amour déçu, la maternité, le mariage, l'echec conjugal, la psychiatrie et son univers, de multiples petites expériences professionnelles, la douleur, les pleurs, mais aussi la joie de temps en temps quand je m'amusais avec ma meilleure amie, le viol lesbien aussi, oui, ça aussi, les savates dans la têtes, les coups de ceinture et les chutes provoquées dans les escaliers, les béguins, les baisers langoureux, les ruptures, la jalousie, la passion, suivie de la déception, l'amitié aussi, les problèmes financiers et les problèmes en tout genre, une fausse couche, les troubles alimentaires, les tentatives de suicide, la mutilation et l'hospitalisation, les fous rires et les phobies.
Oui je crois que j'ai tout dit, et je suis blasée maintenant, j'ai vécu trop intensément, tout me fait mal maintenant. J'étais en fer avant, j'ai serré les dents et j'ai tout traversé sans broncher, maintenant je suis devenue cristal, et un rien me fissure, un rien me casse. Je veux juste que la vie me laisse tranquille, juste une pause dans la vie... Non?... je n'ai même pas le droit à cette option? Et bien non ce n'est pas possible, c'est marche ou crève et moi je ne marche plus...

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